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Emilie Martinet

(lien : https://www.orient-mediterranee.com/spi ... rticle1458)


En 2011 paraissait dans la collection Les institutions dans l’Egypte ancienne dirigée par Dominique Valbelle (Presses de l’Université Paris Sorbonne) l’ouvrage de Emilie Martinet, consacré aux Nomarques sous l’Ancien Empire traitant de l’évolution de l’administration provinciale au travers de la fonction de nomarque. Il est divisé en deux parties, soit un corpus regroupant les données concernant 85 nomarques classées selon un ordre chronologique et géographique suivi d’une synthèse qui tient largement compte de l’évolution des titulatures des intéressés depuis le début de l’Ancien Empire jusqu’à la fin de la VIe dynastie. L’auteure nous familiarise avec le fonctionnement de l’administration provinciale durant la période concernée, dont les modifications successives qui interviennent dans la fonction nomarcale évoluant de représentant de l’administration centrale vers celle d’administrateur résident.

Est venu s’y ajouter en septembre 2019 la parution chez Brill, en deux volumes, de la version remaniée et actualisée de la thèse de doctorat soutenue en Sorbonne par l’auteure, en décembre 2013. Cet impressionnant ouvrage, portant le n° 38 de la série Probleme der Ägyptologie, a pour finalité « de proposer une reconstitution complète de l’organisation de l’administration provinciale et une analyse de la hiérarchisation des élites provinciales de l’Ancien Empire ». Dans son Introduction, Emilie Martinet précise


En nous inspirant des problématiques de l’histoire structurale nous avons essayé de reconstituer un modèle de l’administration provinciale, en mettant en évidence des permanences


tout en tenant compte des changements progressifs intervenants durant l’Ancien Empire. Son étude couvre la période allant de la IIIe à la VIIIe dynasties. Parmi les sources consultées figurent les titres et les inscriptions biographiques en provenance des nécropoles provinciales ou memphites, ainsi que des documents administratifs dont des lettres, et du matériel sigillaire. Viennent également en considération les inscriptions sur des vases en provenance de nécropoles ou encore l’iconographie et les légendes dans les tombes. Les apports de l’archéologie sont aussi mis en exergue.

La mise en commun de ces sources a permis la collecte d’un ensemble de plus de 1500 personnes titrées, selon des critères précis.

La prosopographie a joué un rôle important dans la méthodologie mise en oeuvre, dans la mesure où elle permet une préhension de l’administration, étant entendu que l’on ne perde pas de vue la polyvalence des fonctionnaires et que l’on se garde de moderniser l’approche.


Emilie Martinet commente le plan de son ouvrage (volume I) dans les termes suivants (p. 39 sq.):


Le premier chapitre intitulé «Les interactions entre l’administration provinciale et l’administration centrale» est d’abord consacré à l’administration supra-provinciale, c’est-à-dire à l’identification des différents provinciaux ayant eu des compétences supra-provinciales et ayant joué un rôle d’intermédiaire entre la capitale et les provinces à un stade de leur carrière. Dans ce chapitre, nous analysons également les temps forts de l’intervention de l’administration centrale en province, ainsi que les différentes modalités de cette intervention durant l’Ancien Empire. Enfin, nous nous attachons à mettre en évidence l’existence et le maintien des contacts entre la province et la Cour sous la VIe dynastie, notamment en analysant et en expliquant la présence importante de membres de l’administration palatine en province et en répertoriant les différents titres ayant impliqué une carrière dans les institutions centrales ou au moins l’exercice de charges temporaires à la capitale.

Dans le chapitre 2 («Les fonctions du nomarque et de son entourage familial»), nous introduisons de nouvelles catégories, tels les “administrateurs temporaires de nome”, les “proto-nomarques” et les “nomarques assimilés”, quinous permettent de mieux définir le statut des responsables des nomes et son évolution au cours de l’Ancien Empire. Grâce à une étude croisée des titulatures des nomarques et à l’analyse de leurs inscriptions biographiques, il est possible de mieux définir les compétences des nomarques sous les VIe-VIIIe dynasties et de mettre en évidence une certaine spécialisation administrative selon les provinces. Enfin, l’attention accordée à l’entourage du nomarque, notamment aux titres détenus par la descendance masculine de celui-ci, contribue à préciser leur rôle au sein de l’administration provinciale, ainsi qu’à comprendre les mécanismes de transmission des titres qui expriment la fonction de nomarque et à déterminer des profils de carrière des fils des nomarques selon les provinces.

Le chapitre 3, intitulé «Les rouages de l’administration provinciale», s’ouvre d’abord par une présentation de l’historique du découpage du territoire en spꜣwt, ainsi que des remaniements territoriaux qui sont intervenus sous l’Ancien Empire. L’analyse des titres portés par les différents fonctionnaires placés sous l’autorité des responsables provinciaux associée à l’étude de divers documents de nature administrative, dans lesquels les charges en question sont attestées et qui apportent des informations sur celles-ci, permettent de distinguer l’émergence de différents «bureaux» de l’administration provinciale à la fin de l’Ancien Empire. L’étude d’autres sources contribue à mettre en évidence le développement d’institutions locales spécifiques sous la VIe dynastie (djadjat, ḥwt-wrt šmꜥt à Éléphantine et les ḥwwt-kꜣ privées). Pour analyser les rouages de l’administration provinciale, nous avons choisi de nous concentrer, d’une part, sur les titres des fonctionnaires de rang intermédiaire ayant joué un rôle entre les bureaux centraux et la province, ainsi que, d’autre part, sur le personnel du nomarque dont les titres étaient relatifs au fonctionnement interne de la province. Enfin, le rôle du temple dans l’administration provinciale doit également être examiné en raison de son importance dans la structure administrative de la province et dans l’économie du royaume à la fin de l’Ancien Empire. Il s’agira d’évaluer le poids du temple par rapport aux autres pôles de pouvoir présents dans la province, ainsi que de recenser le personnel qui a occupé un rôle important dans le fonctionnement du temple local et ses terres, ainsi que dans les structures qui lui étaient associées. À l’issue de ces trois premiers chapitres, nous pourrons proposer un modèle théorique de l’organisation de l’administration provinciale sous l’Ancien Empire dynastie par dynastie, ainsi qu’une reconstitution de la hiérarchie administrative en province, en fonction du rang généralement occupé par les différentes catégories de fonctionnaires provinciaux, d’après les données de la fin de l’Ancien Empire.

Dans le chapitre 4, («Étude comparative des différentes structures administratives provinciales»), l’étude approfondie des structures administratives des nomes 1, 9, 14, 15, 16 et 18 de Haute-Égypte permet de déterminer les critères qui sont nécessaires à l’établissement d’une typologie des principales structures administratives. En effet, à partir des constatations faites à propos des structures administratives des provinces de Haute-Égypte que nous avons sélectionnées et en nous appuyant sur les conclusions de nos trois premiers chapitres, nous avons élaboré une grille de 22 critères qui contribuent à constituer une typologie des structures administratives en fonction de caractéristiques dominantes et qui étaient communes à plusieurs provinces. Par ailleurs, la prise en compte d’autres critères rend compte de l’existence de caractéristiques communes à plusieurs provinces de Haute-Égypte qui étaient proches géographiquement. Il est ainsi possible de distinguer des ensembles régionaux qui présentaient une certaine homogénéité et dont nous préciserons les limites.

Enfin, dans un dernier temps (conclusions), après avoir appliqué notre méthodologie, nous récapitulons nos principales avancées. Nous reconstituons l’historique des mutations de l’administration provinciale au cours de l’Ancien Empire, ainsi que la stratification des élites provinciales (élite supérieure, élite moyenne supérieure, élite intermédiaire et inférieure) en nous attardant aussi sur l’évolution du statut de nomarque. L’élaboration d’une liste de 22 critères permet d’approfondir l’étude des caractéristiques des diverses organisations administratives de la Haute-Égypte et de constituer un essai de typologie des différentes structures administratives provinciales. Nous insistons enfin sur l’existence d’une circulation du pouvoir entre divers centres provinciaux choisis par la monarchie, ainsi que sur le rôle prépondérant dans la gestion de la Haute-Égypte de certaines provinces dont les dirigeants avaient des compétences au niveau supra-provincial. En effet, nous démontrons, pour la VIe dynastie, l’existence d’une circulation du pouvoir entre certaines provinces sélectionnées par la monarchie et qui ont eu un rôle important dans l’administration de la Haute-Égypte, comme le suggère la présence de certains bureaux ayant été déconcentrés. Les élites de ces centres régionaux d’importance ont eu une influence sur plusieurs provinces et ont permis à la monarchie de pouvoir maintenir la stabilité de l’État et le contrôle d’une partie des ressources locales.


Vient ensuite le catalogue des élites provinciales de l’Ancien Empire, (volume II) contenant l’ensemble des données prosopographiques relatives aux provinciaux titrés de l’Ancien Empire, soit " les individus connus par au moins un titre qui ont été inhumés dans les nécropoles de l’Ancien Empire situées en province". En font partie les dignitaires connus par des sources memphites, mais ayant occupé des charges en province sous l’Ancien Empire ainsi que les personnes secondaires mentionnées dans les tombes des dignitaires qui ont été enterrés en province.

Le classement des données s’effectue par nome, les noms des individus suivant l’ordre de l’alphabet égyptien.


L’Administration provinciale sous l’Ancien Empire égyptien intéressera tant le lecteur informé que le chercheur, le catalogue exhaustif constituant pour ce dernier un outil incontournable, le relevé des titres étant méticuleux et fiable.


L'ouvrage est en vente chez Brill en format E-Book ou Hardback pour le prix de 306,00 €.


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