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BATS Adeline, La loi-hp au Moyen Empire


Adeline BATS, dans un article intitulé La Loi-Hp dans la pensée et la société du Moyen Empire paru en 2014 dans le premier volume de la Revue numérique d'Egyptologie Nehet examine le terme hp attesté dans les sources égyptiennes de l'époque.

Elle entame son analyse par un survol des définitions fournies par les spécialistes en la matière, dont Bernadette Menu, Alexandra Philip-Stéphan, Jean-Marie-Kruchten, Sandra Lippert. Nous aurions personnellement aimé y voir figurer les travaux d'Aristide Théodoridès, parmi lesquels l'organisation du colloque réservé au droit égyptien ancien par l'Institut des Hautes Etudes de Belgique, les 18 et 19 mars 1974 n'est pas le moindre.

Adeline BATS entend dans son approche dépasser le seul caractère technique du terme hp.

Elle se penche d'abord sur les domaines de l'administration et de la loi, et cite plusieurs mentions expresses de la loi-hp (stèle Caire JE 35256, stèle juridique de Karnak, pBerlin 10033, pBrooklyn 35.1446) en précisant : Dans les cas qui viennent d'être cités, la traduction de hp par "loi" semble donc la solution la plus appropriée, puisque les autorités se réfèrent à la législation en vigueur dans le but de statuer sur une affaire. La décision de justice débouche sur des sanctions pénales, visant à punir ceux qui ont violé la règle de droit.

L'auteure déplace ensuite le curseur vers la prosopographie, et signale une maigre récolte de trois titres, soit imy-r hp (directeur de la loi : Caire CG1641 et CG20549), imy-r hp m xnmt-mnw mnw (directeur de la loi dans Akhmîm qui est dans le nome Menou : Caire CG20105) et iry hp (2 scarabées et le pHarageh 3). A propos de ce dernier cas, Adeline BATS suppose que le iry hp aurait pour vocation de veiller au bon respect d'un règlement émis par l'Etat.

L'auteure conclut à existence d'un personnel "associé au hp", ne semblant "pas avoir eu un rôle judiciaire mais plutôt une fonction administrative", habilité à intervenir dans un contexte provincial, sans toutefois pouvoir préciser s'il dépendait organiquement de l'administration centrale ou locale.

Sous l'intitulé "la loi et le maintien de l'ordre" Adeline BATS aborde le sujet de la présence de hp dans les textes littéraires, dont les Sagesses, Enseignements et Plaintes et ses liens avec la maAt avant de passer à l'examen de l'expression smn hp.w et sa finalité dans les autobiographies de Hapydjefa et de Sarenpout.

Vient ensuite sub verbo "la présentation de soi" la construction de titres ou épithètes avec le mot hp dans les monuments privés de membres de l'administration égyptienne. En font partie les expressions rx(.w) hp.w (celui qui connait les lois) et Dd(.w) hp.w (celui qui détermine les lois). La première épithète est attestée dans 4 documents, soit la stèle BM EA572, l'inscription 104 du Ouadi Hammamat, la stèle Durham N.1935 et l'architrave Caire RT22/2/21/19 tandis que la seconde est mentionnée sur les stèles Caire CG20539, Louvre C1 ainsi que la fausse porte de Héni usurpée par Khéty-ankh. Ce dernier monument a récemment fait l'objet d'un article de Claire Somaglino paru dans le Bulletin de la Société française d'égyptologie n° 193-4 (novembre 2015-mars 2016) sous l'intitulé "La stèle de Héni et la géographie de la frange orientale du Delta à l'Ancien et au Moyen Empire". La titulature de Héni, propriétaire initial de la stèle, comprend le titre imy-r sDm.t wDa.t (directeur de l'audition des jugements) l'intéressé étant en outre qualifié de Dd.w hp.w. Il est également celui "vers qui les grands viennent étant à l'avant (?) de la double porte (?) du palais" selon une proposition de restitution du texte formulée par WK Simpson. Denise Doxey signale pareil épithète (Egyptian non-royal epithets in the MK, 160 : iw n.f wrw m ksw r rwty pr-nswt) dans différentes sources. Les Grands dont il est question, au Moyen Empire, peuvent être en relation avec l'administration royale et la Résidence : in particular, the wrw are said to form part of an entourage that is either led into the administrative palace by the inscription owner or, more often, greeted by him at the gates. Héni est donc chargé de l'accueil de ces dignitaires aux portes du pr-nswt, étant en outre également investi de la direction de l'audition des jugements. A l'Ancien Empire, rwt peut faire allusion à la justice rendue à la porte d'une grande cour probablement ouverte au public (ou mieux sous un porche la précédant) et se référer à l'enregistrement du jugement effectué par les scribes (Piacentini, Scribes I, 361). Le terme rwty wrty constitue au Nouvel Empire un interface entre la partie intérieure du palais royal et le monde extérieur, où s'effectue un échange d'informations (Van Den Boorn, Duties, 65/12). L'on peut supposer que des jugements y étaient prononcés, à telle enseigne que le champ d'activité de Héni se situerait dans le même environnement que celui de l'accueil des wrw. Reste à découvrir la nature précise de la fonction d'un imy-r sDm.t wDa.t, titre peu fréquent dont on ne trouve pas trace dans les dictionnaires du Moyen Egyptien de Ward, Fischer ou Hannig. Elle ne ressort apparemment pas du domaine scribal, à défaut de la mention sS. Selon Adeline BATS (105) son rôle suppose "une implication réelle dans le processus judiciaire". Nous ne possédons malheureusement pas de données suffisantes en matière procédurale pour en définir les modalités.

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